Cyberattaque contre les systèmes de temps de Pékin : les accusations chinoises contre la NSA
Églantine Montclair
Cyberattaque contre les systèmes de temps de Pékin : les accusations chinoises contre la NSA
Le 20 octobre 2025, le Ministère de la Sécurité d’État (MSS) chinois a accusé l’Agence de sécurité nationale (NSA) américaine d’avoir orchestré une cyberattaque préméditée contre le Centre national de service de temps (NTSC) de Pékin. Cette accusation intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux puissances mondiales dans le domaine de la cybersécurité. Selon le MSS, les États-Unis seraient la plus grande source de chaos dans l’espace numérique, qualifiés même d’« empire des pirates » par les autorités chinoises.
Le NTSC, établi en 1966 sous l’égide de l’Académie des sciences de Chine, est responsable de la génération, de la maintenance et de la transmission de l’heure standard nationale (heure de Pékin). Toute cyberattaque visant ces infrastructures pourrait avoir des conséquences graves pour la stabilité et la sécurité du pays.
Contexte et enjeux de l’attaque
Le NTSC constitue une infrastructure critique pour la Chine, car il fournit le temps de référence national qui synchronise les systèmes de communication financiers, énergétiques, de transport et même les lancements spatiaux. Selon le MSS, « toute cyberattaque endommageant ces installations mettrait en péril le fonctionnement sécurisé et stable de l’heure de Pékin, déclenchant des conséquences graves telles que des pannes de communication réseau, des perturbations du système financier, des interruptions d’alimentation électrique, une paralysie des transports et des échecs de lancements spatiaux ».
L’attaque, dont les origines remontent au 25 mars 2022, a été finalement neutralisée par les services de sécurité chinois. Cependant, la nature de la cible et les implications potentielles d’une réussite de cette cyberattaque justifient l’attention particulière portée à cet incident par les autorités chinoises.
L’importance stratégique du NTSC
Le NTSC n’est pas une simple installation de mesure du temps ; c’est un composant essentiel de l’infrastructure nationale chinoise. En tant que gardien de l’heure de Pékin, le centre synchronise :
- Les réseaux de télécommunication
- Les systèmes financiers et bancaires
- Les réseaux électriques
- Les systèmes de transport (aérien, ferroviaire, maritime)
- Les installations militaires et spatiales
Selon des analystes de cybersécurité interrogés, une cyberattaque réussie contre le NTSC pourrait avoir un impact comparable à celui d’une attaque électromagnétique, provoquant des perturbations systémiques à l’échelle nationale.
Les relations sino-américaines dans le domaine de la cybersécurité
Les relations entre la Chine et les États-Unis dans le domaine de la cybersécurité sont historiquement tendues. Les accusations de cyberespionnage mutuel et les disputes concernant les normes de conduite dans l’espace numérique sont récurrentes. En 2023, le gouvernement américain avait déjà accusé la Chine d’avoir mené des campagnes de piratage à grande échelle contre des infrastructures critiques américaines.
Le contexte actuel est marqué par une course aux armements numériques, où chaque puissance cherche à développer des capacités offensives et défensives en matière de cyberattaque et de cyberdéfense. Dans ce jeu de puissance, les accusations publiques servent souvent de levier diplomatique et de moyen de pression psychologique.